Prise de perspective : comment construire les futurs engagements professionnels et associatifs

Pour une sixième année consécutive, la petite avant-dernière de la famille des formations ISF a fait une nouvelle fois carton plein devant un parterre varié d’étudiant·es ingénieur·es et de diplômé·es depuis déjà quelques printemps. Le WEP, ou Week-end perspectives et monde professionnel ambitionne de répondre à la question ô combien scrutée par les adhérent·es après quelques années à ISF : « comment poursuivre son engagement après ses études ? »
Perte de sens au travail
Colcanopa Parue dans La gazette des communes, 4 novembre 2022

Questionner son futur métier en tant qu’ingénieur·e…

En posant cette question, on pense tout d’abord à l’aspect professionnel. Dans un monde où le travail salarié à plein temps est la norme dès la sortie d’école d’ingénieur·es, la première interrogation porte sur l’emploi de ce temps qui sera passé au service - le plus souvent - d’une entreprise, ou bien d’une administration publique voire d’une association. Cette année, pour répondre aux questions, étaient présent·es une consultante étudiant la question de l’empreinte minière de notre société, une fonctionnaire travaillant pour le ministère de la transition écologique, un salarié dans le domaine du numérique libre tout en étant bénévole à SysInfo, un maraîcher travaillant sur un projet autogéré avec des ami·es. Autant de profils variés, comprenant tous une période de bénévolat au sein d’ISF, et qui sont pourvoyeur·ses de témoignages éloignés des parcours habituellement montrés en exemple dans les forums « carrière » des grandes écoles.

 

tout en laissant la porte ouverte à l’engagement militant

Autre sujet abordé : la poursuite du travail associatif après l’école d’ingénieur·es. Au travail, c’est l’engagement syndical (représentant⋅e du personnel, délégué·e syndical·e ou simple militant·e). Mais il est toujours possible de poursuivre son engagement dans une association qu’elle soit locale ou nationale. Le bénévolat en France, c’est 15 millions de personnes de 16 ans ou plus, ce qui représente l’équivalent en travail non-marchand de 587 000 travailleur·ses à temps plein1. Les besoins sont là : le bénévolat associatif diminue depuis 2010 alors même que le secteur subit diverses attaques à la liberté associative2 en même temps qu’une marchandisation rampante3.

Ces questions d’engagement dans un monde où s’observent diverses tendance inquiétantes (réchauffement climatique, crise de l’accueil, dérives autoritaires) ne sont pas anodines et peuvent parfois être lourdement chargées émotionnellement. D’où l’importance de prendre soin de nos énergies, au travail comme dans l’associatif. Elles ne touchent bien sûr pas que ISF, et on observe une tendance à la hausse de forums « alternatifs » locaux ou portés par des structures plus importantes comme la plateforme Jobs that make sense4 qui a sollicité ISF pour une table ronde et des ateliers (lire la brève ci-dessous). Car ces temps d’information ne sauraient se passer de temps d’échanges et de travail sur l’éthique, la politique… De quoi voir l’émergence de l’éducation populaire dans les espaces de questionnement vers un métier ou un engagement « à sens » ?

 

2 Lire à ce sujet « Le contrat d’engagement républicain, quels enjeux pour nos assos ? », Ateractif n°95 p. 3

6 février 2024
Benjamin Allonier, membre de l’équipe Former l’Ingénieur⋅e Citoyen⋅ne & Martin Pilon, membre de la coordination nationale
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