Sexisme et lgbtqphobie : luttons ensemble !

La lutte pour les droits des personnes LGBTQ+ (lesbienne, gay, bi, trans, queer,...) est intimement liée à la lutte contre le sexisme, puisqu'elles visent toutes les deux à renverser le schéma binaire classique de l’homme exerçant seul le pouvoir et l'autorité politique, économique, religieuse... au détriment des femmes.
Photographie artistique d'une femme, rencontre entre féminisme et lutte pour les droits LGBTQ+
Сергей Катышкин

"Fils de pute" et "enculé", injures sexistes ou homophobes, sont parmi les insultes les plus utilisées par les français·es. Bien que la société actuelle commence à évoluer sur la question des discriminations liées au genre ou à l'orientation sexuelle, ces insultes montrent qu’elle reste une société profondément sexiste et LGBTQphobe.

Quel lien y a-t-il entre féminisme et lutte pour les droits LGBTQ+ ?
Le féminisme s’inscrit dans une lutte de déconstruction des stéréotypes de genre. En effet, il dénonce une société où les rôles de la femme et de l’homme cisgenres (personnes considérant leur genre ressenti en accord avec leur sexe de naissance par opposition aux personnes transgenres) sont distincts et cloisonnés ouvrant la voie aux luttes LGBTQ+ sur l’identité de genre.
De plus, le féminisme a beaucoup influencé les mouvements LGBTQ+, en permettant une remise en question de la vision du chef de famille masculin. Bien que notre société assimile de plus en plus le sujet de l’homosexualité, la transidentité est toujours taboue. Dans l'esprit de la majorité de la population, une femme est en partie définie par sa capacité à porter la vie ou par son apparence. Mais qu'en est-il alors des femmes prépubères, stériles ou ménopausées ? Qui définit ce qu'est la féminité ? À partir de quand quelqu'un·e est suffisamment féminin·e pour être considéré·e comme une femme ?

On entend parfois dire qu’une personne trans souhaitant porter des talons, du maquillage, une barbe, ou encore se muscler pour affirmer son identité, est sexiste car reproduisant les clichés de genre. Une personne transgenre n'est pas quelqu'un·e qui « veut » devenir d'un certain genre, c'est une personne qui ne peut exprimer son genre depuis son enfance car celui-ci ne correspond pas à son sexe de naissance. Faire son coming-out en tant que personne trans, ce n'est jamais surjouer son genre, c'est l'exprimer aux yeux de tous·tes : exprimer enfin ce qui est caché depuis toujours. Aujourd'hui, agir pour déconstruire la société de ses opinions sexistes et LGBTQphobes est toujours nécessaire et constitue une mission pour demain.

Les actions féministes et pro-LGBTQ+ du groupe local ISF Alès
Depuis trois années, le groupe local ISF Alès comprend un pôle Femin’ISF. Lors de l'assemblée générale 2021, un nouveau pôle a été créé : le pôle LGBTQ+. Les objectifs de ces deux pôles sont d’améliorer la visibilité de la communauté LGBTQ+, la soutenir au sein de l'école des Mines d'Alès et de sensibiliser les étudiant·es aux questions des inégalités de genres, de l’inclusivité et des violences sexistes et sexuelles.
Les projets portés lors de l’année 2020-2021 par Femin’ISF Alès sont multiples et variés. Dès la rentrée de septembre, il y a eu une exposition sur les femmes scientifiques au cours de l’Histoire. Ensuite, une campagne de sensibilisation a été mise en place sur les réseaux sociaux à l’occasion d’Octobre rose avec la participation de nombreux·ses étudiant·es. Enfin, un court-métrage sur le thème du viol a été écrit et réalisé par les étudiant·es, il est actuellement en cours de montage.
Pour l’année scolaire à venir, un projet qui mixe plusieurs thèmes chers à ISF et aux étudiant·es des Mines d’Alès va voir le jour. Il s’agit d’interventions dans les collèges et lycées de la région notamment sur la puberté, le sexisme, le consentement, l’homophobie et la transphobiescolaire. Enfin, une frise retraçant l'histoire LGBTQ+, les grandes dates et événements marquants et les personnalités ayant fait évoluer la lutte pour les droits des personnes LGBTQ+ va être créée. Cela permettra d' informer les gens sur des sujets ou des dates qu'elles·ils ne connaissent probablement pas.

7 juillet 2021
Camille Boué et Léa Pliquet, Membres d’ISF Alès
Thématique 
Groupe ISF