ISF Paris Jussieu se mobilise pour transformer les formations d'ingénieur

Dans le cadre du projet « Transformons les formations » de la fédération ISF, quatre groupes ont commencé à mener des actions en 2008 (ISF Compiègne, Paris Jussieu, Nord, et Rennes) et poursuivront leur travail en 2009. L’objectif est de pousser les écoles d’ingénieurs à inclure les enjeux énergétiques dans leurs formations : culture générale, savoir-faire technique, mais surtout citoyenneté et responsabilité des ingénieurs. Résumé des actions menées par ISF Paris Jussieu.
Ingénierie éolienne
Ingénierie éolienne
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De fortes attentes des élèves


Tout d’abord, des questionnaires ont été distribués aux élèves, une partie lors d’une soirée de sensibilisation (fi lm et débat), le reste dans les classes. L’analyse montre que parmi les 82 étudiants ayant répondu, 34 % n’ont encore jamais assisté à une conférence ou un débat sur les questions de développement durable liées à l’énergie ou à l’environnement. Pour 84 % de ces étudiants, les questions relatives à la gestion de l’énergie devraient pourtant faire partie intégrante du cursus d’ingénieur. Agir sur les cursus semble donc une action pertinente.

Concernant les thématiques, c’est la technique qui prime : 89% des élèves sont intéressés par les systèmes d’énergie renouvelable, 82 % par l’état des réserves et ressources, 77 % par les techniques du bâtiment et 76 % par l’optimisation énergétique. Si le thème des enjeux socio-économiques et politiques des énergies renouvelables n’arrive qu’en 4ème position, il intéresse 76 % des répondants. Les questions de l’environnement dans l’aménagement, les lieux de prises de décisions dans ce domaine et l’éthique générale intéressent près des deux tiers des élèves interrogés. Les sujets liés aux sciences humaines et à l’éthique ne sont donc pas les priorités des étudiants en matière d’énergie, mais ils n’y sont pas indifférents.

 

 

Une direction intéressée mais attentiste


L’interview du directeur des études de la filière Sciences de la terre à Polytech’Paris-UPMC fait ressortir sa conviction quant à la nécessité d’enseigner le développement durable dans l’école, non seulement pour des raisons d’insertion professionnelle des jeunes ingénieurs, mais aussi vis-à-vis de la Commission des titres d’ingénieurs. Un rendez-vous avec la vice-présidente de l’école a permis de préciser les démarches administratives pour la mise en œuvre de nouveaux modules. Un dossier solide doit être monté, avec le nombre d’heures, les intervenants, et le contenu. Ce dossier est étudié par le conseil d’administration qui se tient deux fois par an, en novembre et fi n avril. S’il est accepté, le CA obligera les directeurs d’études à l’ajouter à la formation. Reste à identifier des porteurs pour les nouveaux modules dans l’équipe enseignante. Il est envisagé de déposer un dossier en avril 2009, afin d’obtenir l’ouverture de l’enseignement à la rentrée 2009..

1. Ce projet est soutenu par le Ministère de l’écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire (MEEDDAT) et par des fondations privées, dont la fondation Nicolas Hulot.

 

 

 

 

 

 

14 novembre 2009
Isabelle Moreau, coordinatrice du projet
Groupe ISF