Max Havelaar fait sa révolution

Depuis plus d’un an, FLO a lancé une vaste révision de sa stratégie. Il ne s’agit pas d’une annonce de pure forme. En effet, l’idée n’est rien moins que de refondre le fonctionnement de l’association FLO. Dans la présentation qu’en fait FLO, l’accent est mis sur le renforcement des capacités des organisations de producteurs du Sud. Ainsi FLO accompagnera les organisations dans la définition de leurs objectifs et leurs besoins dans la création de cahiers des charges internes permettant d’atteindre ces objectifs. Et ce, dans des conditions de parfaites transparences vis à vis du consommateur au Nord.

Une réponse à différentes études, notamment celles d'ISF

FLO répond ainsi à une des plus grandes critiques qu’ISF avait formulé à son égard à la suite du projet Normes : dans certaines filière la participation des acteurs du Sud dans l’élaboration de standards était très faible. Ainsi, on devrait assister à l’acquisition par les organisations de producteurs de compétences en adéquation avec les besoins des populations locales.

Une autre avancée certaine de cette révision stratégique est le statut des plantations (entreprises de production agricole employant des salariés) dans le système de FLO. Ainsi, le statut des salariés était peu évoqué dans les standards de FLO bien qu’ils soient les acteurs les plus vulnérables dans ces organisations. La seule demande forte était le respect des règles de l’OIT (Organisation internationale du travail). Désormais FLO devrait favoriser le syndicalisme au sein des plantations et considérer l’ouvrier agricole comme la cible bénéficiaire du commerce équitable dans les plantations.

Une révision ambitieuse

Enfin les cahiers des charges internes aux organisations de producteurs devraient permettre d’intégrer de nouveaux éléments environnementaux dans le mode de production plus en phase avec les réalités du terrain puisque élaborés en partenariat avec les producteurs.

Cette révision stratégique de FLO répond ainsi à de nombreuses critiques formulées par des acteurs de la solidarité internationale et du commerce équitable. Une réponse très ambitieuse qui plus est. Espérons que nous serons aussi agréablement surpris par la mise en pratique. Dans un contexte de crise du libéralisme, il est tout de même agréable de voir un organisme mettre les mains dans le cambouis pour proposer des solutions à grande échelle pour la gestion du commerce international.