Retour sur les Journées d’Échanges et de Sensibilisation à la Solidarité Internationale sur la mobilité urbaine

Ingénieurs Sans Frontières Grenoble a co-organisé, avec l'équipe "Éducation Au Développement" (EAD) d'Ingénieurs Sans Frontières France, les Journées d’Échanges et de Sensibilisation à la Solidarité Internationale (JESSI) sur la mobilité urbaine, intitulées "La ville en mouvement : attention à l'asphyxie", les 22 et 23 février 2014. Les membres nous font part de leur expérience au travers de cet interview.
Equipe d'Ingénieurs sans frontières Grenoble
Equipe d'Ingénieurs sans frontières Grenoble
@ISF Grenoble

Pendant près d'un an, vous avez mis en place un projet Éducation au Développement (EAD) autour des Journées d’Échanges et de sensibilisation à la Solidarité Internationale (JESSI) dans le cadre de votre engagement à Ingénieurs Sans Frontières (ISF).

 

Qu'est-ce qui vous a motivé à monter un tel projet ?

 

Les motivations ont été multiples: tout d’abord certains membres avaient eu de bonnes expériences lors de week-ends organisé par ISF et voulaient à leur tour contribuer à la vie associative à l’échelle nationale via l’organisation d’un tel événement. De plus, l’opportunité s’est présentée à un moment où notre groupe local avait besoin d’un projet pour rassembler et attirer des nouveaux membres. C’était également une occasion d’améliorer la visibilité de l’association au sein des écoles et de la ville. Enfin, c’était un excellent moyen d’apprendre et de rencontrer des personnes autour d’un thème intéressant.

 

Le thème était la mobilité urbaine.

 

Que connaissiez-vous de ce sujet ? Qu'est-ce qui vous a questionné dans ce sujet ? Qu'en avez-vous retiré ? Quelles questions subsistent encore ou quelles nouvelles questions sont apparues ?

 

 

Le sujet était au départ la mobilité en général. Ce thème était très large mais a suscité de nombreuses questions et l’envie d’en savoir plus sur toutes les facettes de la thématique (technique, sociale, environnementale, politique). De plus, la ville de Grenoble est très impliquée dans la mobilité, le sujet nous semblait donc correspondre à notre cadre de vie. La question posée, nous nous sommes aperçus que nous ne connaissions pas grand chose sur la mobilité. Quelles problématiques selon les pays ? Qu’est-ce qui empêche les améliorations dans certains endroits ? Quelles problématiques dans des villes à première vue bien organisées comme Grenoble ?

 

Une interrogation subsiste quant à l’utilisation de la voiture : quelles mesures dans le futur ? Nous avons vu qu’il y avait des solutions alternatives mais seront-elles mises en place ?

 

En amont des JESSI, vous avez mis en place en place des temps d'animation, projections débat, conférence, auprès des élèves de votre école.

 

Quelles actions avez-vous menées ? Pourquoi ces choix ? Quelle a été votre démarche ? Y a-t-il eu une progression vers les JESSI sur le sujet ?

 

Nous avons mené trois actions tout au long de l’année :

 

- Une soirée d’introduction au thème intitulée “Bougez-vous”, plus tournée vers la solidarité internationale. La soirée a débuté sur des ateliers sous forme de stands. Après un repas convivial, nous avons diffusé le film "La face cachée des agrocarburants", d'An BACCAERT, Nico MUNOZ et Cristiano NAVARRO de la campagne ALIMENTERRE 2012 et animé un débat par la suite.

 

- Une conférence sur un sujet plus scientifique : la voiture électrique. Deux intervenants ont présenté les différents aspects du développement technique, des politiques de mises en place et de valorisation, des usages et des alternatives. Le public se composait aussi bien d’enseignants, de chercheurs et d’étudiants, étant donné que la conférence était organisée dans une des écoles du groupe de Grenoble, proche des laboratoires de recherches.

 

- Une exposition, qui nous a permis individuellement de creuser un sujet précis, et donc d’avancer sur les recherches bibliographiques. Les posters ont été exposés dans trois écoles différentes et avaient pour but de susciter l’intérêt d’un public qui ne serait pas forcément venu à nos événements.

 

Ces actions ont permis de rythmer l’année avec des échéances à court terme, tout en avançant sur le projet JESSI. On en a également profité pour prendre conscience des différents aspects de l’organisation de tels événements, et par conséquent, nous étions plus confiants pour le week-end.

 

 

Lors de ces événements, de nombreux intervenants se sont mobilisés pour présenter les problématiques liées à la mobilité urbaine. Comment les avez-vous identifiés ? Comment se sont construites leurs interventions ? Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Quelles ont été vos relations avec eux ? Quels conseils pourriez-vous apporter aux membres ISF qui souhaitent organiser de tels événements?

 

L’identification des intervenants s’est faite pour certains grâce à la lecture d’articles ou des émissions de radio sur le sujet qui nous concernait mais surtout avec nos réseaux, l’environnement de compétence des écoles des membres : chercheurs, professeurs, professionnels et milieu associatif.

Cette méthode a bien fonctionné lors de l’organisation de la conférence sur la voiture électrique. Cependant, il faut faire attention aux intervenants qui n’hésitent pas à se désister au dernier moment ou qui mettent 2 mois à nous répondre. Il faut de la relance régulière. Il faut se mettre d’accord sur les thèmes abordés et sur le format attendu pour l’intervention. Il est parfois difficile de communiquer dans des délais courts. Le mail de présentation est le meilleur format, il doit être concis et motivant (l’objet peut être écrit en gros, le but est de faire ouvrir le mail au contact!), il ne faut pas hésiter à appeler les intervenants.

Il faut enfin remarquer que le format des JESSI est une sorte de filtre pour les intervenants: les gens compétents qui se montrent intéressés par ces interventions sont souvent passionnés et conciliants. Il faut bien sûr prévoir leur accompagnement tout au long de l’événement (pour arriver, pour manger, pour s’intégrer).

 

 

Vous avez créé une exposition sur la mobilité. Aviez-vous déjà monté un tel outil ? Pourquoi avoir choisi ce support ? Comment avez-vous fait pour créer cette exposition ? Quelle animation avez-vous organisé autour de cette exposition, dans quel cadre, auprès de qui ? Quels retours avez-vous eus sur cet outil ? En êtes-vous satisfaits ?

 

Le groupe de Grenoble n’avait jamais créé d’exposition comme celle sur la mobilité (posters faisant un état des lieux sur des thèmes divers). Les posters nous ont semblé un bon moyen de mettre en avant nos recherches autour de sujets qui nous intéressaient. Les contenus des posters ont été le fruit de recherches d’un membre ou deux par poster, puis un membre s’est occupé de la mise en page : cela a permis d’avoir une grande variété de contenus ciblés et donc plus facilement approfondis, mais un visuel uniformisé. La mise en page rappelle un poster scientifique, au format A1, ce qui permet d’avoir un contenu important, avec une taille de police raisonnable (18-20).

Les posters ont permis de faire réagir le public autour de thèmes périphériques à la mobilité, de créer un questionnement. Avoir un animateur autour de l’exposition permet de pointer du doigt les problématiques du poster, pour lancer la réflexion.

 

Toutes ces activités s'inscrivent dans la démarche d'éducation au développement et à la solidarité internationale (EADSI) de la fédération. Étiez-vous familier à cette démarche ? Aviez-vous déjà animé des actions de sensibilisation ? Pensez-vous que la mise en place d'un tel projet a renforcé vos connaissances et vos compétences en EADSI ? Avez-vous envie de continuer à mener ce genre de projet, d'animation ?

 

L’idée d’un projet d’éducation au développement déclinée en plusieurs événements est excellente. Elle permet de diversifier les publics et l’animation, si une recherche est faite pour optimiser les modes de communication.

Certains membres avaient déjà effectué des actions de sensibilisation, ce qui nous a fourni une base d’expérience pour nous lancer. La mise en place du projet a permis à tous les membres de voir les coulisses d’un événement de sensibilisation, et de renforcer leurs connaissances en EADSI. Cela nous a rendu plus confiants pour organiser d’autres événements, tant au niveau de la logistique (lieu, repas, communication sur l’événement) que pour le contenu (comment faire passer notre message?).

 

 

De manière générale, qu’avez-vous pensé de cette expérience pour vous, pour le groupe, pour la Fédération ? Quels remarques, suggestions, conseils auriez-vous envie de communiquer aux futurs organisateurs ?

 

D’un point de vue personnel, l’organisation de l’événement a été très enrichissante, avec de bons moments, même si cela représentait une dépense énergétique importante et a été un peu frustrant sur certains aspects.

Du point de vue groupe, cela a permis de souder le groupe, d’apporter de l’activité et du dynamisme à la sensibilisation avec l’organisation d’événements annexes. Grâce à un gros investissement de certains membres du groupe, nous avons réussi à éviter une erreur importante : ne pas monopoliser le groupe sur l’événement et causer ainsi sa mort après que ce soit terminé, la solution étant de monter en parallèle un projet Sud.

 

 

Merci beaucoup pour votre implication pour ces JESSI et d'avoir pris le temps de répondre à nos questions pour partager votre expérience..

 
7 avril 2014
ISF Grenoble
Catégorie 
Groupe ISF